Résumé / Summary:
La drépanocytose est une maladie génétique chronique qui affecte la forme des globules rouges et entraîne une série de complications physiologiques, dont le stress oxydant. Ce dernier est un phénomène clé dans la survenue des crises et des dommages cellulaires chez les patients atteints de la drépanocytose.
Dans cet article, nous explorerons ce qu’est exactement le stress oxydant, comment il se forme, et surtout, comment il peut être réduit.
1. Qu’est-ce que le stress oxydant ?
Le stress oxydant est un déséquilibre entre la production de radicaux libres et les défenses antioxydantes du corps.
Les radicaux libres sont des molécules instables, qui provoquent des réactions en chaîne et endommagent les cellules, les protéines, les lipides, et même l'ADN.
Ce phénomène peut déclencher des réactions inflammatoires - la production de toxines - ou des infections fréquentes.
Ce qui vient renforcer les complications liées à la crise drépanocytaire.
2. Stress oxydant et drépanocytose : Comment sont-ils liés ?
Chez les personnes atteintes de drépanocytose, le stress oxydant est particulièrement exacerbé.
En effet, les globules rouges déformés, sont plus fragiles et plus susceptibles de se rompre. Cela conduit à une libération accrue d'hémoglobine libre dans la circulation sanguine, ce qui génère une grande quantité de radicaux libres.
Ces radicaux augmentent l'inflammation et favorisent le stress oxydant, créant un cercle vicieux de destruction cellulaire.
Le stress oxydant est aussi responsable de la formation de crises vaso-occlusives (bloquage des vaisseaux sanguins par des amas de globules rouges falciformes) et de l'inflammation généralisée dans le corps des patients. Les cellules et tissus ne reçoivent pas suffisamment d’oxygène en raison de ces blocages, ce qui accentue d’avantage le stress oxydant.
Si nous ne rompons pas ce cercle vicieux, il est difficile d’espérer une amélioration nette dans la prise en charge de la maladie chronique en générale, mais de la drépanocytose en particulier.
3. Effets du stress oxydant sur les crises et complications de la drépanocytose
Le stress oxydant aggrave les complications associées à la drépanocytose, telles que :
Crises vaso-occlusives : L’augmentation du stress oxydant provoque des dommages vasculaires et favorise l’adhérence des globules rouges falciformes aux parois des vaisseaux sanguins, bloquant ainsi le flux sanguin.
Inflammation chronique: Le stress oxydant augmente la production de cytokines inflammatoires, qui exacerbent les crises inflammatoires chez les patients atteints de la drépanocytose. Ces inflammations répétées contribuent à une altération progressive des organes.
Complications organiques: Les reins, le foie, les poumons et le cerveau sont particulièrement vulnérables au stress oxydant. Des niveaux élevés de radicaux libres entraînent des dommages cellulaires et des dysfonctionnements progressifs des organes.
4. Comment réduire le stress oxydant ?
A. Soutenir les mécanismes antioxydants naturels : la production de glutathion et de catalase
Le corps possède des défenses naturelles contre le stress oxydant sous la forme d'enzymes et de molécules antioxydantes.
Parmi elles, le glutathion et la catalase jouent un rôle central.
1. Glutathion : Le principal antioxydant intracellulaire
Le glutathion est un tripeptide composé de trois acides aminés : la cystéine, la glycine et le glutamate.
Il est présent dans presque toutes les cellules du corps et agit comme un "piège" pour les radicaux libres, les neutralisant avant qu’ils ne causent des dommages.
Il aide également à recycler d'autres antioxydants, comme les vitamines C et E.
Pour soutenir la production de glutathion, plusieurs approches naturelles sont recommandées :
Aliments riches en soufre : Le soufre est un élément essentiel pour la synthèse du glutathion. Il est présent dans les crucifères (brocoli, chou-fleur, choux de Bruxelles), ainsi que dans l'ail et l'oignon.
N-acétylcystéine (NAC) : La NAC est un précurseur direct du glutathion. Elle est souvent utilisée en supplément pour restaurer les niveaux de glutathion chez les personnes souffrant de stress oxydant chronique, comme les patients atteints de drépanocytose.
Acide alpha-lipoïque : Cet antioxydant naturel, présent dans les épinards, les brocolis, et les pommes de terre, aide à recycler le glutathion.
Exercice physique modéré : L'exercice physique, lorsqu'il est modéré, stimule la production de glutathion dans les cellules. Cependant, un exercice intense peut au contraire réduire les niveaux de glutathion.
2. Catalase : Décomposer le peroxyde d'hydrogène
La catalase est une enzyme clé qui décompose le peroxyde d’hydrogène, un sous-produit dangereux des radicaux libres, en eau et oxygène, réduisant ainsi les dommages cellulaires.
Voici comment soutenir sa production :
Aliments riches en manganèse : Le manganèse est un cofacteur essentiel pour la catalase. On le trouve dans les noix, les légumineuses, et les épinards.
Curcumine : Connue pour ses propriétés anti-inflammatoire (si mélangée au poivre noir), présente dans le curcuma, la curcumine a montré des effets bénéfiques en augmentant l'activité de la catalase, selon certaines études animales.
Vitamine E : Connue pour ses propriétés antioxydantes, la vitamine E soutient également l'activité de la catalase. Elle est présente dans les huiles végétales, les noix et les graines.
5. Approches supplémentaires pour réduire le stress oxydant
Compléments en antioxydants : Les suppléments de vitamine C, de vitamine E, de sélénium, et de zinc peuvent également renforcer les défenses antioxydantes naturelles.
Phytothérapie : Certaines plantes, comme l’hibiscus, sont connues pour leur capacité à réduire le stress oxydant et à soutenir la production d’antioxydants naturels.
Dans le cadre de la drépanocytose, l’hibiscus a montré des propriétés anti-falciformantes, aidant à stabiliser la forme des globules rouges et à réduire les crises vaso-occlusives.
Alimentation anti-inflammatoire : Enrichir l’alimentation avec des fruits et légumes colorés, des oméga-3 (poissons gras, graines de lin) et des racines comme le curcuma ou le gingembre peut également contribuer à réduire l'inflammation et le stress oxydant.
Conclusion
La gestion du stress oxydant est une composante clé dans la prise en charge de la drépanocytose et de toutes maladies chroniques me semble t-il.
En soutenant la production de glutathion et de catalase, en adoptant une alimentation riche en antioxydants, et en pratiquant un exercice modéré, il est possible de réduire les crises vaso-occlusives et de protéger les organes contre les dommages oxydatifs. Ces approches alternatives et complémentaires doivent toujours être envisagées en parallèle des traitements médicaux conventionnels, et sous surveillance médicale.
Sources bibliographiques
1. Zhang, W. J., & Frei, B. (2001). Alpha-lipoic acid attenuates LPS-induced inflammatory responses by activating the phosphoinositide 3-kinase/Akt signaling pathway. Proceedings of the National Academy of Sciences.
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3. Peña-Bautista, C., et al. (2021). Manganese as a critical factor for brain and general health: A review of current data. International Journal of Molecular Sciences.
4. Nur, E. et al. (2011). Oxidative stress in sickle cell disease; pathophysiology and potential implications for disease management. American Journal of Hematology.
5. Morris, C. R. et al. (2008). Glutathione metabolism in sickle cell disease: glutamine and arginine augment the synthesis of glutathione.
6. Hill, C. et al. (2020). Catalase and its role in oxidative stress and disease in humans.
Pour aller plus loin:
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